Le CO2, ennemi des datations au carbone 14
La précieuse horloge du carbone 14 va-t-elle être détraquée par l’augmentation phénoménale des émissions humaines de CO2 ? C’est ce que suggère un article paru dans la revue PNAS le 20 juillet, où la biogéochimiste Heather Graven (Imperial College de Londres) décrit l’impact à court terme d’un « vieillissement artificiel de l’atmosphère » lié à ces émissions. Pour comprendre, rappelons le principe de la radiodatation au carbone 14. Chacun d’entre nous est radioactif, abritant de très faibles quantités de carbone 14 nichées au cœur des molécules qui nous constituent. Ce radiocarbone provient du bombardement de l’azote atmosphérique par des neutrons produits par des collisions de rayons cosmiques. Il s’intègre dans la chaîne alimentaire par l’intermédiaire du CO2 absorbé par les végétaux lors de la respiration. Quand les êtres vivants meurent, ce processus d’absorption s’arrête, et le carbone 14 (noté 14C) connaît une décroissance radioactive, qui diminue sa concentration dans les tissus de moitié tous les 5 730 ans. C’est cette propriété qui est mise à profit par la technique de datation au carbone 14 : en mesurant la concentration de carbone 14 par rapport au carbone total, on peut déduire le temps écoulé depuis la mort.
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